Tina Goin Lou Virginie Tra – Une belle histoire d’amour entre une étudiante et la ville de Bâle

photo: Tina Goin Lou Virginie Tra

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Tina Goin Lou Virginie Tra – Une belle histoire d’amour entre une étudiante et la ville de Bâle

Tina Goin Lou Virginie Tra
Tina Goin Lou Virginie Tra

Lauréate de la bourse du canton de Bâle pour des recherches doctorales, je suis arrivée à Bâle en Mars 2015. La Suisse a été ma première expérience dans un pays Européen et deuxième expérience hors de la Côte d’Ivoire après le Kenya, en Afrique de l’Est. Cette expérience a néanmoins été facilitée par des chercheurs venus de la Suisse avec qui j’ai établi des contacts lors de mes travaux de recherches au Centre Suisse de Recherches Scientifiques où j’étais chercheure associée. Les informations collectées auprès de ces personnes et leur assistance m’ont aidé à mieux m’intégrer à Bâle car elles ont su présenter un tableau plus ou moins exact de la vie en Suisse.

Mon séjour à Bâle a laissé des empreintes indélébiles dans ma mémoire. Ce fut une spirale ascendante d’apprentissage tant au niveau humain (culturel) que scientifique. Situé au nord-ouest de la Suisse, à la frontière France-Allemagne-Suisse, Bâle se laisse découvrir à travers plusieurs édifices comme la cathédrale (la Münster), l’hôtel de ville (Rathaus), la place de la foire (Messeplatz) dont l’architecture gothique pour certains et futuriste pour d’autres donne un charme particulier à cette ville. J’aimais marquer des pauses à ces endroits susmentionnés pour admirer et imprimer dans mon esprit les moindres détails de ces joyaux architecturaux.

Durant mon séjour, j’ai participé à plusieurs événements culturels tels que le marché de Noël, la foire commerciale d’automne, le feu d’artifice de la fête nationale, la foire aux vins de Mondovino et le carnaval de Bâle. Pour moi, on ne peut réussir une immersion totale à Bâle, sans avoir assister au moins une fois au Morgenstreich qui marque de façon singulière le début des festivités du carnaval de Bâle. Classé au patrimoine de l’UNESCO, le carnaval de Bâle est l’une des festivités les plus attendues en Suisse. Il a lieu tous les ans et débute le lundi suivant le mercredi des Cendres. Ainsi, en 2017, avec des amis nous avons pris part à cet événement qui débute à l’aube. Curieux que nous fussions, nous nous sommes laissés transporter par le son de tambours et de fifres qui retentissaient dans l’obscurité dans laquelle nous étions plongé. En plus de cette musique envoûtante, nous nous régalions des dessins à caractère humoristique et satirique qui animaient la procession et que nous ne nous lassions pas de décortiquer.

L’une des expériences qui m’a le plus marqué a été la plus grande foire internationale du marché de l’art contemporain : „Art Basel“. Mon séjour à Bâle m’a permis de visiter la 48ème édition de „Art Basel“ qui s’est tenu du 15 au 18 Juin 2017. Les expositions qui se laissaient déguster par les visiteurs comme de petites friandises, étaient un savant mélange de techniques insolites et de matériaux originaux. Je me suis extasiée devant l’œuvre de Sue Williamson, artiste Sud-africaine intitulée messages du passage de l’Atlantique qui dépeignait la traite négrière. A l’aide d’un bassin où était suspendu des filets de pêche, l’on pouvait voir des bouteilles fixées sur les mailles qui renfermaient chacune des renseignements sur un esclave. Son œuvre fournissait également des informations sur le nombre d’esclaves au départ à l’arrivée en précisant leur lieu de provenance et de leur destination finale durant la traite négrière.

Sur le plan professionnel mon séjour à Bâle a été enrichie de participations à de nombreuses rencontres scientifiques (conférences, écoles d’été, retraites scientifique et ateliers) en Suisse et ailleurs (France, Allemagne, Népal, Sénégal…) financées en grande majorité par le Reisefunds, fonds alloués aux étudiants de l’Université de Bâle pour des voyages scientifiques. Au cours de ces rendez-vous scientifiques, j’ai rencontré une pléthore de chercheurs qui ont assaisonné ma carrière de jeune chercheure africaine. Ces expériences acquises durant ces voyages scientifiques ont été d’un apport qualitatif pour l’amélioration de mes recherches doctorales.

L’une des activités qui a marqué ma vie scientifique à l’Université de Bâle fut l’enseignement. J’ai administré un cours portant sur le pastoralisme intitulé Doing Research in Agro-pastoral Areas : Sociological and Anthropological perspectives à l’endroit des étudiants de Bachelor en anthropologie sociale. C’était une expérience très challengeante pour moi mais l’ambiance bon enfant qui régnait durant les séances de cours m’encourageait à chaque fois à aller au-delà de mes limites. Quelques mois après le cours, j’ai rencontré plusieurs de mes étudiants qui me faisaient un retour positif de ce cours. L’une de mes satisfactions a été de savoir à travers de nos échanges, que certains étudiants auraient aimé avoir de nouveau ce cours au programme.

En Janvier 2018 j’ai établi momentanément mes „bureaux“ à la bibliothèque principale pour me consacrer entièrement à la finalisation de la thèse. A cet effet, je me rendais du lundi au samedi à la bibliothèque principale de l’Université de Bâle pour environ 8 heures pleines de travail journalier. Avec mes collègues de l’institut, nous avons créé un groupe dénommé phd  survivor. Nous nous rencontrions régulièrement à la bibliothèque pour d’intense heures de travail puis durant les heures de pause nous échangions sur des sujets divers et variés. J’appréciais ces moments passés avec les membres de ce groupe d’où je suis sorti énormément enrichis par les débats que nous tenions.

Ayant bénéficier du soutien financier additionnel de la part de la FAG et de Oumou Dilly, mon séjour à Bâle a été sanctionné par l’atteinte de mon objectif ultime qui était l’obtention du diplôme de doctorat le 07 Décembre 2018. C’était le couronnement des efforts consentis au niveau académique et l’achèvement d’une belle histoire d’amour entre une étudiante et la ville de Bâle.